Du fait de perspectives économiques moroses et de l’instabilité de l’environnement social et fiscal français, l’activité des fonds de capital-risque s’est nettement ralentie en 2012, malgré un rebond en fin d’année. Le financement par la bourse a également été de faible niveau, avec seulement 12 opérations d’introduction en bourse sur la place de Paris en 2012. Pourtant, les entreprises de croissance disposent de leviers de développement alternatifs efficaces.
Avoir une vision mondiale de son marché
La France est aujourd’hui un marché mature, à capacité de croissance limitée. Elle ne doit représenter pour les entreprises qu’un petit pan de leur marché. Dès leur création, elles ont donc intérêt à avoir une vision internationale en allant chercher la croissance là où elle se trouve. Suivant les secteurs d’activité, les marchés vers lesquels se tourner sont différents.
Dans les domaines d’internet ou des nouvelles technologies, la notion de frontières ne s’applique pas : le marché d’une entreprise innovante peut devenir mondial, sous réserve des investissements nécessaires.
Les entreprises françaises jouissent d’une excellente réputation dans le domaine des Sciences de la vie. Compte-tenu des lourds investissements à réaliser en matière de recherche et développement, une vision mondiale est requise très tôt dans le processus de développement.
Dans le luxe, les marchés porteurs sont les marchés moyen-orientaux et asiatiques car leurs investisseurs ont une vision extrêmement positive du « made in France ».
En 2012, beaucoup de sociétés françaises à fort potentiel de développement sont allées lever des fonds directement auprès d’investisseurs étrangers.
Tirer parti du crédit d’impôt recherche (CIR) et du crédit d’impôt compétitivité emploi (CICE)
Destiné à encourager les efforts d’innovation des entreprises, le crédit d’impôt recherche incite les entreprises à investir dans des projets innovants. Il convient donc qu’elles profitent pleinement de cette mesure parmi les plus incitatives au monde puisqu’elle constitue un véritable relais de financement.
Les différentes mesures annoncées par le gouvernement en fin d’année 2012, notamment le crédit d’impôt compétitivité emploi, constituent un pas en avant parce qu’elles contribuent à réduire le coût du travail. En pérennisant ces dispositifs, l’Etat ouvrirait la voie à une période de stabilité de l’environnement fiscal des entreprises innovantes.
Défendre ses intérêts auprès des pouvoirs publics
En France, beaucoup de contraintes réglementaires régissent les fonds communs de placement en innovation (FCPI) et les fonds communs de placement à risque (FCPR), principaux pourvoyeurs de fonds des entreprises de croissance. L’Etat pourrait alléger ces contraintes réglementaires de gestion, en ouvrant la voie à des opérations secondaires. Solliciter les associations professionnelles des entreprises de croissance est un moyen efficace de relayer ces problématiques auprès des pouvoirs publics. Les ETI et PME participent notamment à l’accroissement de la richesse nationale dans un contexte économique difficile. Créatrices de valeur, elles sont à la source de milliers d’emplois ces dernières années et doivent faire entendre leur voix auprès des pouvoirs publics.
Dans les domaines de la robotique, de la publicité en ligne ou encore de l’internet, certaines entreprises françaises ont tiré leur épingle du jeu et sont devenues les leaders mondiaux de leur marché. Leur réussite tient certes largement aux éléments évoqués plus haut. Néanmoins, la meilleure source de financement reste l’exercice d’une activité rentable, permettant de dégager du cash et de financer sa croissance.