Le continent africain attire d’importants investissements dans les télécoms, avec une croissance de plus de 50 % l’an passé.
Il peut sembler étonnant d’affirmer que la téléphonie africaine se dirige déjà, petit à petit, vers une saturation. C’est pourtant le cas dans certains pays, où le taux de pénétration dépasse les 200 %. Au Gabon par exemple, chaque habitant a deux lignes. Longtemps considérés comme à la traîne sur le plan des télécommunications, nombre d’Etats africains ont opté pour des sauts technologiques, rattrapant près d’une décennie de retard. Ainsi, plusieurs pays ont traversé sans s’y arrêter la case du filaire pour rejoindre directement celle du mobile.
Parallèlement, le développement de l’Internet fixe haut débit et mobile fait partie des grandes transformations clés pour l’économie du continent. Le haut débit mobile constitue un investissement d’autant plus intéressant que les infrastructures du fixe ou de la fibre nécessitent davantage de financement et de maintenance. Le passage de la radiodiffusion analogique à la radiodiffusion numérique est l’un des autres chantiers majeurs en cours, puisque l’Union internationale des télécommunications a fixé une première échéance de cette transition en juin 2015.
Les opérateurs se préparent à jouer une partie serrée
Si les opportunités offertes par le marché des télécommunications en Afrique sont nombreuses, la bataille n’en sera pas moins rude. Tous les opérateurs en place et les nouveaux entrants vont se livrer à une concurrence acharnée pour capter à leur profit les leviers de croissance potentiels. Chacun devra offrir des services et produits innovants pour se différencier des autres, avec les tarifs les plus compétitifs possibles.
Il faut dire que les chiffres donnent des envies de conquêtes : le nombre d’abonnés 3G devrait doubler d’ici 2016, atteignant les 150 millions. Le marché très prometteur du smartphone et des tablettes low costs aiguise les appétits. De même, les solutions destinées aux entreprises sont encore peu adressées et offrent d’intéressants débouchés économiques. Au-delà des opérateurs, l’économie entière du continent pourra bénéficier de ces perspectives.
Quoi qu’il en soit, la mise en œuvre des grands chantiers télécoms nécessite des modèles économiques et opérationnels différents. Les opérateurs prévoient d’accélérer l’externalisation de la gestion des infrastructures de télécommunication à des entreprises indépendantes. Sur le plan réglementaire, après une politique ultra libérale dans les années 1990 et 2000 qui a permis l’entrée sur le marché d’acteurs internationaux et stimulé les investissements, il faut désormais aller vers davantage d’homogénéité et de cohérence entre les pays. On assiste donc à une vague de mise à jour des codes et de la régulation des télécoms, alors même que de nombreux opérateurs sont en phase de renouvellement de leurs licences.
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