- Travaux d’intérieur. Les pays émergents sont méconnaissables ! Pour s’en sortir, il faut qu’ils se restructurent et renforcent leur demande interne, désormais. Chez tous, la croissance a diminué d’un bon tiers au moins. Et les BRICS ne sont pas à la fête. Le Brésil est en croissance zéro, la Russie au bord de la récession, l’Inde en net ralentissement, la Chine à 6 % officiellement et l’Afrique du Sud en quasi récession avec une baisse de sa monnaie.
- Travaux de finition. Les Etats-Unis, premiers entrés en crise (et pour cause) sont les premiers à en sortir. Ils font tout leur possible pour avancer lentement dans la normalisation de leur taux d’intérêt. Pas trop vite, pas trop tôt, avec un luxe de précautions pour que les taux ne s’emballent pas et que le fragile édifice boursier ne s’écroule pas.
- Travaux dangereux : les tensions montent dans le monde, et le pétrole baisse. Comment comprendre ? Normalement, avec ces risques qui augmentent, le pétrole devrait être plus haut, poussant le monde à la récession. Tel n’est pas le cas. C’est donc que l’économie est déjà fragile. Il importe donc de l’apaiser au plus tôt, car il sera autrement, plus facile de la faire basculer.
- Travaux tordus : faire repartir le crédit en zone euro. Mario Draghi veut aider les banques (surtout du sud) à faire des crédits. Mais c’est soit à des clients qui ne les veulent pas s’ils sont gros, puisqu’ils peuvent aller se servir sur les marchés financiers plus vite et moins cher, soit à des clients risqués. Au nord et en France, la liquidité est partout et le crédit partout satisfait… mais les innovateurs ont besoin de fonds propres et tout le monde de plus de rentabilité. En désespoir de cause, Mario va acheter les crédits que font les banques à leurs clients pour les aider à en faire d’autres, sachant qu’il leur enlève ainsi une part de leur marge et qu’il n’y en pas d’autres à faire.
- Travaux de réformes. La France a reçu un message de S&P, après celui de Moody’s, en attendant Fitch. La voilà toujours AA, mais sur la sellette, avec une « perspective négative ». Elle doit se réformer rapidement pour soutenir sa croissance, faute de quoi, à la prochaine visite, si la croissance n’est pas plus forte, les frais financiers trop importants par rapport à son budget et les réformes promises pas faites… elle dégradera. Alors, les taux monteront. Il faudra réformer dans la hâte. ce sera plus coûteux et moins bien fait.
- Travaux d’économie. Jean Tirole, Prix Nobel d’économie, nous le dit : les marchés, à condition d’être bien régulés bien sûr, sont la base de la croissance et de l’emploi.
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