Les banques font face à des contraintes de liquidités fortes, associées à de nouvelles réglementations bancaires qui leur sont imposées, notamment Bâle III. L’accès au crédit est donc rendu plus compliqué pour les entreprises. Si une majorité d’entres elles avait levé des fonds par anticipation et engagé différentes actions destinées à rendre pérenne la génération de leur cash, les PME et ETI, plus dépendantes du financement bancaire que les grands groupes cotés, se retrouvent souvent démunies face au renchérissement de leurs coûts ou à la raréfaction des crédits. Les entreprises se demandent donc aujourd’hui, comment faire pour financer leur activité.
Comment faut-il s’y prendre pour éviter de subir ce qui peut paraître être une fatalité ? Probablement ne faut-il pas avoir peur de repartir de certains principes de base qui ont été oubliés un peu vite tant l’accès au crédit n’était pas un problème.
Améliorer la gestion du cash au sein de l’entreprise
Reconsidérons, en premier lieu, la façon dont l’entreprise pourrait optimiser la gestion de sa trésorerie d’exploitation. L’une des premières actions à engager est l’amélioration de la circulation du cash au sein du groupe. La mise en place d’une structure de cash pooling pour centraliser les liquidités en un point donné, et les redistribuer à l’intérieur du groupe, en est une bonne illustration. Mais pas uniquement. Les entreprises doivent aussi travailler sur la compensation de leurs flux externes ou intra-groupe, la centralisation de leurs paiements et de leurs encaissements. Cela leur permettra de réduire les distorsions entre entrées et sortie de cash, et n’être plus qu’en position de devoir financer le net. Cela a aussi un immense mérite : faciliter la visibilité sur leurs besoins de liquidité à long terme.
Cela n’est toutefois qu’une première étape. Il faut employer d’autres techniques, consistant le plus souvent à « monétiser » son bilan.
Back to basics : des typologies de financement à réexplorer
Des solutions de financement accompagnent chaque étape de la création de valeur de l’entreprise. « Monétiser » : le terme peut effrayer car il est souvent utilisé par des grands groupes ayant des équipes financières dédiées, habituées à travailler sur ce type de montages financiers. Mais ces techniques sont finalement simples et abordables pour une entreprise qui décomposerait sa chaîne de valeur. Les solutions les plus naturelles sont celles qui accompagnent le cycle d’exploitation. Financement des stocks, financement du poste clients via des mécanismes d’affacturage, cession Dailly, ou encore MCNE (Mobilisation de Créances Nées sur l’Etranger) sont de plus en plus d’actualité. Ces financements d’exploitation doivent être adaptés au secteur d’activité et à la croissance internationale de chaque entreprise.
N’ayons pas peur d’être innovants
D’autres types de financements, permettent d’assurer la sécurité financière de l’entreprise sur le long terme. Les entreprises qui s’endettent directement auprès d’investisseurs privés pratiquent la désintermédiation. Courante dans les pays anglo-saxons, cette pratique se développe peu à peu en France. Il s’agit par exemple de financements directs privés, via des fonds dédiés ou des investisseurs institutionnels. Il existe également des structures spécifiques (OSEO, GIAC) qui proposent des placements sur les marchés financiers via des émissions groupées. La documentation requise est moins complexe et les frais sont réduits. Le seul vrai frein pourrait être la taille de l’émission requise pour accéder à ces sources de financement. Mais là encore, il faut lutter contre les a priori : les entreprises craignent souvent que les émissions soient réservées aux grands groupes. Or, les financements internationaux, notamment ceux proposés par la Banque européenne d’investissement, sont dédiés aux PME d’une taille souvent inférieure à 10 M€.
La clé de la liquidité réside bien aujourd’hui dans un changement de mentalité : être convaincu qu’il faut faire autrement. Cela ne sera plus comme avant, alors autant prendre le virage tout de suite. Etre convaincu non seulement dans la nécessaire amélioration de la circulation et de la génération de cash de son entreprise, mais aussi dans sa capacité à assurer une veille active vis-à-vis de toutes les solutions de financement actuellement disponibles.
Si vous êtes intéressé par ce sujet, ou que vous rencontrez ce type de problématique, n’hésitez pas à me contacter.